N'allez pas là où le chemin peut mener, allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace !


Esquisse par ©Le long pour le mur des Flamants roses sis 1 rue des Bruyères aux Lilas

MANYOLY

Manyoly nous interroge par son regard oblique et le coté mutin de son expression. Un regard décalé, qui part en quenouille, d'une femme sur les femmes. Au fil des couleurs, le visage se trame mais la matière des cheveux est laissée par l'artiste à votre imagination. Sans être brutal, il est brut, opiniâtre dans son sourire carmin. Manyoly tapisse la ville de portraits de femmes toutes les mêmes et toutes différentes. Une tentative de féminiser la ville (comme elle serait douce alors) de lui rendre la moitié de ses habitantes. L'artiste file la métaphore dans ses toiles urbaines entre Londres, Paris, etc. et Marseille où est son point d'ancrage.
Les portraits comme des grands fétiches sont constitués de bandelettes qui témoignent de plusieurs vies ; fille, sœur, amante, mère, épouse... Elles forment toutes ensemble la momie de la femme unique. La première, qui rendit possible la connaissance : Ève soulève-toi! Manyoly for ever ! Dites-lui que je suis toujours comme elles ; les femmes, toujours sensible à la façon dont s'installent les préjugés envers les minorités. Le dramaturge Ionesco pensait que la minorité a toujours raison. Afin de nous alerter sur le danger des rhinocéros prompts à effacer leurs traces de leur sabots vengeurs, dans leurs charges aveugles. Les premières à être touchées par une dictature sont toujours les femmes ! Sans invoquer les mânes des neiges d'antan, dites-moi où, n'en qu'el pays est Flora la belle romaine ? Où est Sapho ? Et Arsinoé ? Où est Olympe de Gouge, George Sand ? Et Louise Michel et La Passionaria ? Moi, je sais, dans le regard oblique et l'expression mutine des belles dames de Manyoly.

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