N'allez pas là où le chemin peut mener, allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace !


Esquisse par ©Le long pour le mur des Flamants roses sis 1 rue des Bruyères aux Lilas

Un jour, Une Rue #4

La rue des Montiboeufs est une voie du village de Charonne. Sa toponymie en  indique l'usage, qui est de relier les pâturages du haut de la colline au centre. Ici une marelle dressée dans le quartier.

Un jour, Une Rue #3

La rue de la Fontaine-au-Roi, témoigne de la captation des sources des collines de Belleville, le premier conduit arrosait la lèproserie de Saint-Lazare, a priori située vers Gare de l'Est et le second, Le Louvre, d'où le nom de la rue.

L'imagination au pouvoir

C'est une vieille antienne soixante-huitarde, qui traduit la révolution romantique de l'individu contre le collectif. Car l'imagination est une qualité singulière et est rarement portée par un collectif. Finalement, il n'est de plus difficile que de s'arracher à la force de l'inertie et de s'autoriser à imaginer la vile, toutefois, on a tous à y gagner, ensemble ! Soit on gagne ensemble, soit on perd tous !

Un jour, Une Rue #2

La rue de Ménilmontant, tient son nom de l'expression" Ménil-mau-temps", qui signifie, la petite maison au mauvais temps. Cette rue qui poursuit la rue Oberkampf, du nom de ce manufacturier, est une artère des anciennes communes de Charonne et de Ménilmontant. L'ancienne Mairie de Belleville y était située, avant le rattachement à Paris, en 1860.


DIRIGIT ET IRRIGAT

À PROPOS DE L’ANGÉLISME ET DE L’ART DE LA RUE



   Le premier mur que j’ai vu, aimé et dont je me souviens, c’est le mur de Berlin. Au commencement était le graffiti. Au commencement était la dénonciation du totalitarisme et appuyée sur un ressort paradoxal mais néanmoins convaincant, la critique du consumérisme, cet autre totalitarisme plus sournois qu'est le capital. Je dirai aussi larvaire, par sa capacité à réduire les catégories de pensée, les champs de son exercice, enfin le vocabulaire indispensable à l'étayer. Mais les deux se rejoignent, n'est-ce pas Goebbels, qui se targuait de ne donner à penser au peuple allemand avec seulement 5 000 mots..?
    Au commencement était la parole libre. Les fondations de l’art du Street-Art reposent sur ces bases du besoin impérieux d’expression. Graffiti provient d’un mot latin, qui signifie : stylet, qui s’appareille aux murs, les graffiti de Pompéi par exemple.
    Même si l’art de la rue n’a pas gardé toute la tradition, dans cet espace, il tient une parole. Il n’en demeure pas moins un lieu entre la parole sacrée et la vox populi. L’art du Street-Art est de les savoir résumer en une savante formule, par exemple la triade Mosko, Mesnager, Nemo ou une Miss-Tic, pionnière titulaire dont le commentaire poétique sublime le trait.





   Au commencement était cette nécessité de langage, là où le discours était interrompu.

   A l’image de ce baraquement à Treblinka, où les survivants étaient plus nombreux, parce que tous les soirs, une vieille ukrainienne contait une histoire. En écho à ce salut individuel, je pourrais convoquer Jana & JS et Ella & Pitr. Et le langage est l’espoir de l’humanité, c’est ce que ne cesse de nous rappeler la mémoire collective.

Les interventions et (re)marques plastiques sur nos murs contemporains ne sont que l’écho d’une pratique ancestrale, depuis l’art pariétal, d’il y a quelques milliers d’années, jusqu’à la jungle des villes, Ender et le domaine des anges, Codex Urbanus et son bestiaire autant imaginaire que savant, Jef Aérosol et ses idoles Rock ou Blek-le-Rat et ses portraits à vif. Il n'y a pas d'angélisme dans la pratique d'un art, pas d'eugénisme mais un engagement de tous les jours pour ces artistes, que je salue ici, sans eux les murs de nos villes demeureraient des écrans blancs, sans pouvoir rien y projeté de voyage imaginaire.